dimanche 2 mai 2010

melancholia vel luxuria ?


Il me semble que l'on n'a pas assez fait attention à ceci: les attributs iconologiques de la mélancolie et ceux de la luxure commutent.

1) c'est tout d'abord une question de pose prise par la figure incarnant l'un ou l'autre. Chez Cesare Ripa (Iconologia, 1593), on trouve deux représentations de la Libidine. Voici la première:

DONNA, lascivamente ornata, sedendo appoggiata sopra il gomito sinistro, nella mano destra terrà uno Scorpione, à canto vi sarà un Becco acceso alla Libidine, & una vite con alcuni grappi d'Uva. Racconta il Pierio Valeriano nel lib. 16., che lo Scorpione significa Libidine, ciò può essere perche le pudende parti del corpo humano sono dedicate da gli Astrologi allo Scorpione, & questo segno predomina à Marte, secondo, che essi scrivono, il quale è notato di adulterio.
Medesimamente s'intende il Becco per la Libidine, essendo ne gli atti di Venere molto potente, & dedito à tal inclinatione soverchiamente, come si vede nel luogo citato nell'altra figura à questo proposito.
Sta à sedere, & appoggiata su 'l braccio, per mostrare l'otio del quale si fomenta in gran parte la Libidine, secondo il detto:
Otia si tollas periere Cupidinis arcus.
La Vite è chiaro indicio di Libidine, secondo il detto di Terentio:
Sine Cerere, & Baccho friget Venus;
Et ancora perche si dicono Lussuriare le Viti, che crescono gagliardamente, come gli huomini accecati dalla libidine, che non quietano mai.

Et les illustrations sont édifiantes :





Dans l'édition de 1593 dont la première image est issue, le mélancolique tient sa tête entre ses deux mains, et il est entouré de pierres :



2) le passereau, oiseau de la mélancolie, l'est aussi de la luxure (voire se confond avec le moineau).

Chez Cesare Ripa, toujours dans l'édition de 1593, la Lascivia, tenant un miroir dans la main gauche, dans lequel elle se regarde et s'ajustant de la main droite, aura à côté d'elle alcuni passeri, uccelli lascivi, e lussuriosi, ainsi qu'une hermine. Mais la Solitudine a un livre dans la main gauche, un Passero solitario in cima del capo, et un pélican dans la main droite, car
Il Passaro, & il Pelicano sono per natura uccelli solitariij, come dice il Salmo 101. Similis factus Pelicano solitudinis, & del Passaro: Factus sum sicut Passer solitarius in tecto.

De la tête de la Solitude où il semble avoir fait son nid, il changera sans mal ses pénates pour le caput melancolicus, du reste avec le livre, et dès les éditions ultérieures (ici), pour devenir l'emblème de la mélancolie.

(Dans une autre édition, le Pélican, plutôt symbole de la charité, est remplacé par un lièvre, mélancolique animal s'il en est)

Pour les images, la Solitude n'est pas illustrée dans l'édition de 1593, mais comparez :


et, le mélancolique donné dans une édition tardive comme de Ripa :


Tout cela est à reverser au dossier Cranach vs. Dürer

Scories

*** En cherchant un bouc émissaire, je suis tombé sur ces vers (ici):

Hircus emissarius
Et passer effugiunt

et cette note :

Psalm. x, 1. Transmigra in montem sicut passer.

*** Il pasero solitario est le titre d'un poème de Leopardi. Le poète y fait une projection de sa condition mélancolique. Mais d'après Wikipédia, il attribue la solitude de l'animal non à la tristesse de sa condition misérable (ce qui est le cas du poète), mais à une nature indolente, et c'est précisément le point de jonction, chez Ripa, entre Libidine et Malinconia.


Excipiunt Luxuria melancholiaque



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