Un exemple d'usage postérieur et péjoratif de ce signe de reconnaissance oublié est pourtant connu des baudelairistisants. Un article d'Edmond Duranty paru dans Le Figaro du 13 novembre 1856 :
Tête de mort, Guignon, Satan, Doute, fatalité, pourriture et vampire : voilà la signature des traînards romantiques.
L'habileté de Duranty est de faire précéder l'acception imagée que l'époque attendait par son détournement, en filant la comparaison avec la relation à Poe, la traduction et l'image inversée d'un saint Vampire partageant, pour s'en revêtir, le manteau d'autrui.
Deux trois remarques en passant :
- C'est dans cette “préface tourmentée”, ou dans la suivante (il faut vérifier les dates) que Baudelaire qualifie l'un des amis de Poe chargé de son œuvre de “pédagogue vampire”.
- Chose amusante, Gautier - autre vampirisé par le fervent disciple - comparerait bientôt la muse de Baudelaire à une héroïne de Hawthorne, comparée elle-même à une de ces “vampires d'amour” redoutables aux Européens. Ce faisant, il taillait sa métaphore dans un de ses propres textes, déchirant son manteau pour en couvrir son benjamin, qui se dirait avoir été là pour la première fois loué comme il désirait l'être.
- Dans Les Fleurs du mal, c'est de son propre cœur que le poète est le vampire.
Excipit Baudelaire d'outre-tombe
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