J'en ai profité pour vérifier quelque chose qui me turlupinait, à propos du Mirag dont on voit, dans la Tentation, pointer la corne de lièvre.
J'avais lu ici ceci :
hum...
Si pour le Mirag, les sources sont fidèlement reproduites, il y a beaucoup de fantaisie dans la falsification des données de l'érudition que pratique ici Flaubert pour les autres animaux . Il fabrique des monstres par des opérations linguistiques et par une dissémination au fil du texte des éléments tirés de ses lectures ou de sa mémoire .Séduisant. Mais vrai ? Erat quod demostrandum.
Le Tragelaphus était un animal fabuleux des Grecs, puis ce nom fut attribué à une espèce réelle, une sorte de bouquetin décrite par les zoologistes de l'Antiquité : Flaubert garde la signification étymologique, la plus étrange .Flaubert garde surtout l'animal fabuleux des Grecs.
Il en va de même pour le Myrmecoleo, nom grec d'un insecte connu en français sous la forme parallèle de fourmi-lion . Ce monstre aussi est issu d'un retour à l'étymologie.
Itou. Et puis, si peu prolixes, les exégètes ?
Il [= le Myrmecoleo] hérite un trait attribué par les naturalistes à son voisin le lièvre, avoir les génitoires à rebours
Ingénieux, mais :
La "grande belette Pastinaca" porte le nom commun latin de la raie pastenague et devient chez Flaubert un quadrupède aux propriétés curieuses, proches de celles du dragon.et
Presteros est le génitif du nom grec prhsthr, prèstèr, signifiant étymologiquement "qui brûle".
Or,
Enfin,
La Poephaga est une épithète grecque signifiant "herbivore", employée par Hippocrate et par Aristote et ici nominalisée.Mais :
Bref,
Il faudrait chercher dans l'inventaire de ses livres, dans la liste de ses lectures pour trouver la source de cet emprunt [du mirag], qui mêle aux monstres de tradition grecque une créature venue du monde musulman et contribue à ce fantastique moderne, issu de l'accumulation de références savantes que signalait Michel Foucault.
Et en effet,
Et
En somme, tout se trouvait dans ce Bochard, cité par ce Xivrey (consulté par votre serviteur, pourtant, ici et là, mais trop cursivement pour s'y être avisé d'aucun Mirag) et invalide l'hypothèse séduisante d'une création,
par des nominalisations, des retours à l'étymologie, des transformations de noms communs en noms propres, [d']un bestiaire fantastique fait pour surprendre, mais qui n'acquiert pas de valeurs symboliques.
Penser à écrire un mail à l'intéressé, et Excipit Les Dangers du Mirag(e)
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